L'inversion de température est une source de pollution
Article lu 23404 fois, depuis sa publication le 28/03/2014 à 07:45:36 (longueur : 3671 caractères)
Dans de nombreuses régions, représentant une bonne moitié de la France, dont l'Ile de France, lorsque les Français se sont réveillés ce vendredi 14 mars 2014, ils ont vu, au matin, un ciel inhabituellement blafard avec une couverture nuageuse qui ne ressemblait en rien à celle d'une journée de pluie, comme il s'en produit depuis des semaines.
Le soleil ne parvenait pas à percer cette couverture nuageuse et prenait l'allure d'une boule rouge, lorsqu'il devenait quelque peu visible.
Comme il fallait malgré tout s'aventurer dehors, dans cette atmosphère polluée, les piétons et les cyclistes étaient pris à la gorge, l'air pollué les faisait tousser, leur brulait la gorge et les yeux, d'une manière plus ou moins aigue, selon la sensibilité de chacun à la pollution.
Heureusement, on était loin de la pollution des grandes villes chinoise décrite ces-jours-ci, dans la presse, mais avec des caractéristiques similaires.
Le phénomène avait débuté la veille au matin, mais le gouvernement, bien qu'alerté sur l'évolution des conditions atmosphériques par Météo France, a fait preuve d'indécision.
Ce n'est que dans la journée de dimanche, alors que le pic de pollution, avoir dépassé son sommet, que le gouvernement a annoncé, pour lundi, la mise en place de la circulation, alternée.
D'ailleurs, les injonctions de limitation de vitesse sur autoroutes, en direction de Paris et sur le périphérique parisien, avaient disparus des panneaux lumineux dès le début de l'après midi.
Pour comprendre ce qui s'est passé, il faut savoir que la France a été victime d'une inversion de température, quasi générale sur le pays.
C'est un phénomène assez courant, mais généralement très localisé et de courte durée, qui passe souvent inaperçu, mis a part les zones touchées par des retombées ponctuelles de matières polluantes, en suspension dans l'air.
On parle d'inversion de température ou d'inversion thermique, lorsque la température de l'air en altitude et supérieure à celle de l'air au sol.
L'air au sol est réchauffé par le soleil mais reste cloué au sol avec les fumées et les autres sources de pollution qu'il renferme.
Le plus souvent, cette inversion se produit par temps calme, quand une masse d'air froide lourde se glisse sous une masse d'ait chaude en l'empêchant de se disperser dans l'atmosphère.
Lorsque ce phénomène de produit, l'air chaud en altitude n'autorise plus les échanges et particulièrement la dispersion des fumées et autres polluants gazeux.
De ce fait, les poussières, les particules fines, les oxydes d'azote, l'ozone, les fumées, les polluants de la circulation automobile, du chauffage, des activités industrielles, agricoles et d'élevage, s'accumulent dans une sorte de dôme, donnant à l'air sec que nous respirons un gout de soufre.
L'air pollué peut aussi se mélanger et se piéger dans des bouillards, pour former, comme à Londres, le fameux smog.
D'une manière générale, les inversions de température sont de courte durée, car il suffit d'un coup de vent en moyenne altitude, pour y mettre fin.
De la à imputer celle que la France, vient de connaitre, à l'instabilité climatique de ces derniers temps est tentant, mais ne permet pas de préjuger de ce que les climatologues, qui ne manqueront pas de s'y pencher, en penseront.
Cependant, cela poserait un problème de santé publique, si l'inversion de température, de grande dimension, sur la France, devenait coutumière.
A notre connaissance, nous ne disposons d'aucun élément sérieux, permettant d'imputer celle qui vient de se produire au réchauffement climatique, bien que rendu responsable de tous les désordres climatiques, présents et futurs.