L’OMM annonce comme probable un phénomène climatique El Nino pour cet été
Article lu 11607 fois, depuis sa publication le 22/04/2014 à 09:46:37 (longueur : 2724 caractères)
L’Organisation météorologique mondiale, l’OMM a estimé, dans son bulletin prévisionnel du 15 avril, comme, probable cette année l’arrivé d’un phénomène El Nino dans le Pacifique, vers le mois de juin, avec les premières manifestations possibles, dès le mois de mai.
Il s’agit d’un phénomène naturel qui survient tous les trois à sept ans et se caractérise par un fort réchauffement des eaux de surface du Pacifique.
Il s’accompagne généralement de perturbations météorologiques de grande ampleur, qui provoquent souvent d’importants dégâts.
Le seul fait d’en parler provoque des mouvements spéculatifs sur certaines matières agricoles sensibles notamment le cacao et le café, alors que toute la production primaire de la zone tropicale et parfois au-delà, risque d’être affectée par les dérèglements des marchés, qui s’en suivent habituellement.
C’est toute la circulation atmosphérique qui en est affectée avec des conséquences multiples, comme des inondations et des glissements de terrain sur la façade pacifique d’Amérique du Sud, tandis que la sécheresse peut sévir en Australie et, dans une moindre mesure, en Asie du Sud, alors qu’en Inde, El Nino réduit généralement l’abondance des pluies de mousson.
Cependant, l’une des conséquences spectaculaires est l’effet produit sur les pêcheries du Pacifique oriental, au large de l’Equateur, du Pérou et du Chili, où l’accumulation des eaux chaudes de surface entrave la remontée des eaux profondes, normalement riches en nutriment et dont l’absence perturbe l’activité dans les zones d’élevages locales.
Cependant, l’arrivée d’El Nino agit aussi, d’une manière bénéfique, à distance, en réduisant la formation des cyclones dans l’Atlantique.
Dans l’immédiat, il est difficile de se prononcer sur l’intensité du prochaine El Nino, bien que des experts constatent que la situation actuelle, qui précède son développement, ressemble beaucoup à celle observées en 1997.
C’est un mauvais signe, selon Matthieu Lengaigne, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement l’IRD, connu par se travaux sur le phénomène El Nino.
Il se trouve en effet que celui de 1997, prolongé en 1998, a été le plus fort jamais enregistré et désigné, pour cette raison par « Nino du siècle » ce qui fait dire à Matthieu Lengaigne, que la probabilité est forte pour que le phénomène à a venir, soit très intense.
Par ailleurs, il va de soi que le lien entre le réchauffement climatique en cours et le phénomène El Nino est au centre de nombreux débats scientifiques, mais ce point reste discuté.
Par contre, il est établi que le phénomène El Nino fait grimper le thermomètre et peut entraîner une augmentation spectaculaire de la moyenne mondiale des températures.