Surpoids et obésité sont des plaies des temps modernes
Article lu 34789 fois, depuis sa publication le 20/06/2014 à 07:57:21 (longueur : 3211 caractères)
L'étude synoptique qui vient d'être publiée dans la revue médicale The Lancet par une équipe internationale de plus de 150 chercheurs est la première à rassembler, de façon harmonisée, l'ensemble des données disponibles sur ce sujet, couvrant 188 pays.
Elle a été réalisée par l'Institut de métrologie sanitaire et d'évaluation, un centre de recherche de l'université de Washington, avec un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates.
Il s'agit d'un tableau terrifiant, qui devrait faire réagir les gouvernements et les responsables politiques de santé publique, en sachant qu'il s'est considérablement aggravé, dans les pays pauvres comme dans les pays riches.
Les causes de l'obésité et du surpoids résultent d'un déséquilibre entre apports et dépenses énergétiques et pour commencer la mauvaise alimentation, le manque d'activité physique et le stress.
Des facteurs environnementaux, la pollution, la prise de médicaments, mais aussi des prédispositions génétiques, et surtout chez les jeunes, des habitudes alimentaires familiales inappropriées entrent en ligne de compte, plus que l'incidence du niveau de vie.
Nous avons observé, à cet égard, dans un village de vacances réputé pour ses buffets somptueux, une famille de 4 personnes, les deux parents et deux enfants, un garçon et une fille, d'une dizaine d'années, en surpoids manifeste, qui mangeaient régulièrement des côtes de porc, jusqu'à trois chacun par repas, alors qu'il y avait bien d'autres aliments appétissants à leur portée et bien plus diététique.
Pour cette famille, la mauvaise alimentation est un problème culturel et non pas de pouvoir d'achat.
De la même manière, nous avons été surpris par le nombre de jeunes obèses vus dans les parcs d'attractions en Floride.
Face à cette maladie que sont l'obésité et le surpoids, tous les pays ne sont pas égaux et, contrairement à ce que l'on pouvait croire dans le passé, elle reste majoritairement une plaie des nations riches et développés et c'est aux Etats Unis qu'elle gagne le plus de terrain, mais aussi en Australie, au Royaume-Uni et en Allemagne.
Cependant, dans le top 10 des nations qui totalisent plus de la moitié des individus obèses de la planète, on trouve également les géants démographiques que sont la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil, le Mexique, l'Egypte, le Pakistan et l'Indonésie.
A l'échelle de la planète, les jeunes ne sont pas épargnés dans les nations développées, c'est le cas d'un enfant et d'un adolescent sur quatre et dans celles en développement, c'est désormais le cas d'un sur huit, garçons et filles étant logés, à quelques exceptions près, à la même enseigne.
Sur la période 1980-2003, la progression a été la plus forte dans les pays du Moyen-Orient, c'est dans cette aire géographique ainsi qu'en Afrique du Nord, en Amérique centrale, dans les Caraïbes et dans les Etats insulaires du Pacifique, que sont atteints les taux les plus élevés de corpulences pathologiques.
Au final, c'est la carte d'une pandémie galopante que dressent les chercheurs de l'université de Washington.
On note cependant le ralentissement, depuis 2006, du rythme de l'avancée de l'obésité et du surpoids dans une partie des pays riches.