Les forêts mondiales sont placées sous le regard des satellites

Les forêts couvrent encore environ 4 milliards d'hectares de la surface de la Terre, soit 30% de la surface des terres émergées, après avoir perdues, avec le temps 1, 8 milliard d'hectares.

Ce sont surtout les forêts primaires ou originelles qui n'occupent plus que 15% de leur territoire, alors que le reboisement joue désormais un rôle croissant dans le maintien de la couverture forestière du globe.

La déforestation sauvage, à laquelle il faut mettre un terme, est due principalement à la reconversion des forêts tropicales en Asie du Sud-Est, Amazonie, bassin du Congo en Afrique centrale, en terres cultivables, pas tellement pour nourrir l'homme, mais aussi pour produire des agrocarburants, à partir de la canne à sucre, notamment au Brésil et en Asie de l'huile de palme.

En effet, la déforestation en Asie du Sud-Est est destinée à dégager des terres cultivables pour la culture des palmiers à huile, destinés à la production d'une huile bon marché, utilisée dans l'industrie des cosmétiques, mais principalement dans l'industrie agro-alimentaire, qu'elle a colonisée.

La déforestation libère dans l'atmosphère les énormes quantités de CO2 absorbées par les forêts, sans que l'on soit en mesure de calculer leur impact dans le réchauffement climatique.

C'est aujourd'hui la principale raison de mettre un terme à la déforestation, en la plaçant sous contrôle, d'où la nécessité de la mise en place de la surveillance par satellite des forêts mondiales à protéger.

Cette surveillance, telle qu'elle est conçue, notamment par l'Université américaine du Maryland aura pour base des données élaborées, dans le but de permettre de suivre la déforestation liée à l'abattage illégale ou aux feux de défrichement.

Selon les informations réunies par l'Université du Maryland, avec la collaboration de l'Agence spatiale des Etats-Unis, la Nasa et le concours aussi précieux qu'inattendu de Google, force est de constater que la Terre a perdu 2,3 millions de km2 de forêts entre 2000 et 2012.

Les premiers travaux ont permis de constituer une base de données destinée à suivre l'évolution de la forêt mondiale, grâce au programme Landsat de la NASA, composé de millions d'images accumulées depuis 40 ans.

Cette base de données a été réalisée avec le concours de Google et a été ouverte au public en 2008.

A cet effet, c'est Google qui a travaillé avec la Nasa à la compilation, à l'extraction et la transformation de millions d'images que celle-ci avait accumulées.

Ensuite, au terme de plusieurs années d'analyse, entre 2000 et 2012, des 700 000 images satellites sélectionnés, l'équipe du géographe Matthews Hansen de l'Université du Maryland, a établi une carte en haute résolution de l'état des forêts de la planète et de leur évolution au cours des dernières années.

La mise en oeuvre, confiée à institut Global Forest Watch, GFW, a été lancée le 20 février 2014 par le Think-tank américain World Ressources Institute, le WRI et une quarantaine de partenaires, au premier rang desquels on trouve Google et les chercheurs de l'Université du Maryland.

Global Forst Watch sera alimenté par deux programmes de satellites, l'un devra fournir annuellement des images à très haute résolution en observant des carrés de 30 m de côté au sol.

Le second fournir, en principe, toutes les 3 semaines, des images plus à jour, grâce aux informations satellitaires, en charge de repérer les feux de forêts.

A l'avenir, les cartes du GFW devraient aussi pouvoir renseigner sur l'identité de l'exploitant forestier responsable de la parcelle ou sur les droits détenus ou revendiqués par les populations indigènes du secteur.

Le site, désormais accessible au public, se veut interactif et les observateurs sur le terrain sont invités à commenter, confirmer et préciser, s'il y a lieu, les informations livrées.

Pour le moment, le GFW a obtenu pour son fonctionnement 25 millions de dollars, dont 10 millions de la Norvège, plus généreuse que le Royaume-Unis, les Etats-Unis et le Fonds mondial pour l'environnement qui ont financé le démarrage de cette réalisation à hauteur de 5 millions de dollars chacun.

Notons que c'est le Brésil, largement concerné dans le passé par la déforestation sauvage en Amazonie, qui surveille déjà ses forêts du ciel et qui a servi d'inspirateur au projet GFW.